J'aime assez compulser de temps à autre le dictionnaire. Au hasard des pages de mon Petit Larousse 2003 (qui est énorme et qui Pèse lourd), je pioche les mots en essayant de trouver la définition qui va bien. Si parfois elle se révèle exacte ou approchante, je suis très souvent infoutu de la donner ou je pars à contresens.

Ce soir, j'ai débusqué DILECTION. Jamais entendu ce mot auparavant...Je connais bien son voisin Direction, mais pas lui.

Coincé entre Dilatoire et Dilemme, il vient du latin ecclésiastique dilectio, -onis, amour.

Définition : amour pur et pénétré de tendresse spirituelle ou d'une préférence parfois secrète pour quelqu'un ou quelque chose. 

Le Littré précise que c'est un terme de dévotion. Tendresse qui chérit. La dilection du prochain.
Rien ne lui est cher [à Dieu] que ces enfants de sa dilection éternelle, que ces membres inséparables de son fils bien-aimé, rien ne lui coûte pour qu'il les sauve. [Bossuet, Oraisons funèbres]

Il s'agit également d'un titre ou qualité qui se donnait en Allemagne aux électeurs. On disait Sa Dilection, comme on dit Sa Grandeur pour un évêque.

• Il n'y a rien de plus noble dans l'Évangile que cette loi de dilection [aimez vos ennemis]. [Fléchier, Sermons de morale] Qui êtes-vous vous-même, qu'un enfant de dilection, et l'ouvrage des miséricordes du Seigneur ? [Massillon, Av. Dél. de la convers.]

• J'ai écrit à Votre Dilection, disait l'empereur d'Allemagne.

  Salut et dilection, forme de salut qu'employaient le pape et l'empereur d'Allemagne en écrivant à certains princes.

Maurice Bedel (romancier, essayiste et journaliste français) a écrit : La peur est une récréation de la volonté, la dilection des faibles.

Côté CL, le mot est valable. Il se décompose en Docilité + N, Indocile/Nidicole + T (au scrabble, rajouter Ediction + L)

Les scrabbleurs apprécieront le benjamin PRé- dont la définition est très proche du mot du jour !